La rupture des ligaments croisés, en particulier du ligament croisé antérieur (LCA), est l’une des blessures les plus fréquentes chez les sportifs, mais elle peut également survenir lors d’un accident de la vie quotidienne. Face à ce diagnostic, une question revient : faut-il passer par une opération chirurgicale, ou bien existe-t-il des alternatives conservatrices efficaces ?
Cet article fait le point sur les différentes options de traitement, leurs avantages et leurs limites, afin de vous aider à mieux comprendre les recommandations médicales actuelles.
Comprendre la rupture des ligaments croisés
Les ligaments croisés (antérieur et postérieur) sont situés au centre du genou et jouent un rôle clé dans sa stabilité. Le ligament croisé antérieur (LCA) est le plus souvent touché lors d’un traumatisme, généralement à la suite :
- d’un mouvement de torsion violent,
- d’un changement brusque d’appui,
- ou d’un contact direct lors d’un sport comme le football, le ski ou le basketball.
Les symptômes typiques incluent un craquement, une douleur immédiate, un gonflement rapide du genou, suivi d’une sensation d’instabilité. Le diagnostic est confirmé par un examen clinique et une IRM.

Traitement conservateur : rééducation et adaptation
En quoi consiste le traitement conservateur ?
Le traitement conservateur repose principalement sur la kinésithérapie et la rééducation fonctionnelle. L’objectif est de renforcer les muscles autour du genou (quadriceps, ischio-jambiers) pour compenser la perte de stabilité.
Ce protocole peut inclure :
- un travail de proprioception pour améliorer l’équilibre,
- un renforcement musculaire ciblé,
- des adaptations dans les activités sportives (éviter les sports pivot-contact).
Pour qui est-il adapté ?
Le traitement conservateur est souvent recommandé dans les cas suivants :
- patients peu actifs ou sédentaires,
- personnes ne pratiquant pas de sport pivot ou contact,
- ruptures partielles ou instabilités limitées.
Avantages et limites
- ✅ Pas d’intervention chirurgicale.
- ✅ Reprise plus rapide des activités de la vie quotidienne.
- ❌ Risque persistant d’instabilité lors de la pratique du sport.
- ❌ Possibilité d’usure prématurée du cartilage (arthrose) à long terme.

Traitement chirurgical : la ligamentoplastie
Qu’est-ce que l’opération ?
La ligamentoplastie consiste à reconstruire le ligament croisé à l’aide d’un greffon (souvent prélevé sur le tendon rotulien ou les ischio-jambiers). L’intervention se fait sous arthroscopie et nécessite ensuite une rééducation d’environ 6 mois.
Pour qui est-elle recommandée ?
La chirurgie est généralement proposée aux patients :
- jeunes et actifs,
- pratiquant des sports nécessitant à pivots ou contacts,
- présentant une instabilité importante malgré la rééducation.
Avantages et limites
- ✅ Meilleure stabilité articulaire à long terme.
- ✅ Reprise possible des sports pivot-contact.
- ✅Moins de risque d’arthrose à long terme.
- ❌ Intervention chirurgicale.
- ❌ Rééducation longue (6 à 9 mois mois selon le sport).

Chirurgie ou traitement conservateur : comment choisir ?
Le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs :
- L’âge du patient : les jeunes sportifs sont plus souvent orientés vers la chirurgie.
- Le niveau d’activité : un patient sédentaire peut très bien vivre sans ligament croisé reconstruit.
- Les attentes personnelles : la reprise d’un sport pivot-contact est difficile sans opération.
- La stabilité du genou après une première phase de rééducation : certains patients s’adaptent très bien sans chirurgie.
Les études scientifiques récentes montrent que dans certains cas, une rééducation bien conduite peut offrir des résultats fonctionnels comparables à la chirurgie. Toutefois, l’opération reste la meilleure option pour ceux qui souhaitent retrouver un genou parfaitement stable dans des contextes sportifs exigeants.
Conclusion : une décision personnalisée et accompagnée
Il n’existe pas de réponse universelle à la question : faut-il opérer une rupture des ligaments croisés ? Le meilleur traitement dépend du profil du patient, de ses objectifs et de l’évaluation médicale.
- Traitement conservateur : adapté aux personnes sédentaires ou peu sportives
- Chirurgie (ligamentoplastie) : recommandée pour les sportifs ou en cas d’instabilité ressentie malgré un rééducation adaptée.
Dans tous les cas, une consultation spécialisée avec un orthopédiste et un kinésithérapeute est indispensable pour établir le protocole le plus adapté.