Prothèse unicompartimentale de genou
Prothèse unicompartimentale de genou
Définition
La prothèse unicompartimentale de genou est une chirurgie qui consiste à remplacer le compartiment usé de l’articulation par une nouvelle articulation artificielle. Cette nouvelle articulation comporte deux pièces ayant la même forme et la même fonction qu’une articulation normale. Un patin est fixé sur le fémur, et un plateau sera fixé sur le tibia recréant l’anatomie normale.
Il existe trois types de prothèses du genou :
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prothèse totale de genou, utilisée si l'arthrose du genou est globale ;
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prothèse unicompartimentale, utilisée lorsqu'un seul compartiment du genou est touché ;
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prothèse de rotule (fémoro-patellaire), en cas d'arthrose isolée fémoro-patellaire.
Quand opérer ? Pourquoi opérer ?
L’arthrose de genou (gonarthrose) est une usure de l’articulation, aucun traitement ne permet de guérir cette usure et l’évolution naturelle se fait vers la dégradation. Différents traitements sont mis en place pour soulager la douleur : mesures hygiéno-diététiques, médicaments antalgiques, anti-inflammatoires et rééducation. Mais lorsque l’usure est trop avancée, l’ensemble de ces traitements deviennent insuffisants et une pose de prothèse de genou est envisagée. Si un seul compartiment du genou est usé, une prothèse unicompartimentale est adaptée, si l’ensemble du genou est usé on s’oriente vers une prothèse totale de genou. Le but de l’opération est de supprimer définitivement la douleur, de récupérer la souplesse du genou et de reprendre normalement la marche et le sport.
Opération
Nous réalisons cette chirurgie par une voie mini-invasive «sub-vastus». L’incision mesure environ 20 cm à la face antérieure du genou. Cette voie d’abord antérieure mini-invasive respecte l’anatomie du genou, sans couper de muscles et permet ainsi une récupération rapide.
Le positionnement des implants se fait sur mesure et la prothèse est adaptée à votre anatomie. Un scanner est réalisé avant la chirurgie pour recréer votre genou en 3D, ce qui permet une planification sur mesure et une anatomie optimale de la prothèse. Les zones de cartilage usées de l’articulation sont enlevées au niveau du fémur et du tibia et l’os est préparé pour recevoir la prothèse. Les deux pièces de la prothèse sont ensuite implantées. Ces pièces artificielles ont la même forme et le même rôle qu’une articulation normale. L’intervention dure environ 45 minutes. Elle a lieu sous anesthésie générale ou rachianesthésie où simplement les jambes sont anesthésiées. Vous déciderez du type d’anesthésie en concertation avec l’anesthésiste lors de la consultation.
Soins et rééducation après chirurgie
Après l’opération, le changement du pansement est nécessaire tous les deux jours pendant environ 2 semaines. Le traitement de la douleur est mis en place et surveillé de manière rapprochée pour obtenir le maximum de confort et une rééducation rapide. Un traitement anticoagulant est nécessaire pendant 4 semaines pour fluidifier le sang et prévenir le risque de phlébite. Ce traitement est sous forme de comprimé et ne nécessite pas de surveillance particulière.
La prothèse est fonctionnelle et permet de marcher dès le jour de l’opération. Nous utilisons des protocoles de récupération accélérée après chirurgie (RAAC), vous serez accompagnés par un kiné pour marcher et débuter la rééducation le jour même de l’opération. La mobilisation précoce associée à la kinésithérapie, est un facteur-clé d’une évolution favorable car elle maintient et améliore la fonction musculaire et la mobilité des articulations. Aucun geste ou mouvement particulier ne sont interdits. Des cannes peuvent vous être utiles les premières semaines mais sont rapidement abandonnées.
Le retour à domicile se fait 3 à 5 jours après l’opération. Parfois un centre de rééducation peut être nécessaire quelques semaines pour retrouver de l’autonomie avant un retour à domicile. La poursuite de la kinésithérapie à domicile ou en centre de rééducation reste nécessaire pour une durée de 2 à 3 mois. La conduite automobile est envisageable environ 6 semaines après l’opération. L’arrêt de travail est d’environ 2 mois, cela dépend évidemment de votre profession, les activités de bureau pouvant être reprises plus rapidement. Les activités sportives débutent progressivement après le 3e mois. Ces durées sont des moyennes, elles dépendent de chacun, et sont données à titre indicatif.
Ultérieurement, un suivi régulier, clinique et radiographique est indispensable pour surveiller votre prothèse et dépister toute anomalie.
Risques et complications
Tout est mis en place pour que l'évolution soit favorable. Cependant il existe un risque de complications chirurgicales, rares mais possibles :
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phlébite et embolie pulmonaire : complication rare, prévenue par la prescription d’anticoagulants pour fluidifier le sang pendant un mois après l’opération ;
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aggravation d’une maladie existante : insuffisance cardiaque, diabète… Une surveillance médicale par l’équipe d’anesthésie est mise en place après l’opération pour prévenir ce type de complications ;
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infection de la prothèse (risque inférieur à 1%). Dans ce cas une nouvelle opération s’avère nécessaire pour laver ou changer la prothèse, suivie d’un traitement antibiotique de longue durée ;
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une perte de mobilité et une raideur du genou peuvent s’installer si la rééducation postopératoire n’est pas correctement effectuée, une mobilisation du genou sous anesthésie pour libérer les adhérences peut être proposée.
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hématome, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et forme un hématome. En fonction de l’importance du saignement, une évacuation de l’hématome ou une transfusion peuvent être nécessaires ;
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des petites branches nerveuse sensitives qui innervent le genou peuvent être accidentellement blessées. Cette complication rare peut occasionner une diminution de la sensibilité sur certaines zones du genou.
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L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entraînant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles (raideur, douleur, sensation d’étau…).
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La lésion du nerf sciatique poplité interne ou externe (ou nerf fibulaire commun) est une complication très rare. Elle peut survenir après un hématome, un traumatisme chirurgical ou après une réaction à l’anesthésie locorégionale. Elle peut récupérer après plusieurs mois dans certains cas.
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L’atteinte des vaisseaux de la jambe : est très rare ; elle peut nécessiter un geste complémentaire ou une ré-intervention urgente pour rétablir l’irrigation de la jambe.
Il s’agit là des principaux risques mais la liste n’est pas exhaustive. D’autres complications exceptionnelles peuvent avoir lieu. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour discuter chaque cas particulier.
Résultats
Grâce aux prothèses de dernière génération, à la planification 3D sur mesure et à la chirurgie mini invasive le résultat est excellent dans la majorité des cas. La reprise de la marche en appui est immédiate, les douleurs s'estompent et la raideur disparait avec récupération de la mobilité en quelques semaines. La prothèse unicompartimentale de genou permet aux termes d’un à deux mois de reprendre progressivement toutes ses activités personnelles, professionnelles et sportives. Les meilleurs résultats sont observés après un délai d’au moins six mois mais l’amélioration peut se poursuivre pendant les deux années postopératoires. La récupération des amplitudes est variable, elle est fonction de plusieurs facteurs : raideur préopératoire, origine de votre usure, compétence de vos muscles et tendons, type de prothèse, procédure chirurgicale mais surtout de votre travail en postopératoire dans le cadre de votre rééducation. Certaines activités comme le vélo, la natation, le golf ou la randonnée sont possibles voire conseillées. D’autres sports comme le ski, le tennis et le footing sont possibles mais à faible intensité pour maximiser la durée de vie de la prothèse. La durée de vie de la prothèse est d’environ 20 ans. Bien entendu beaucoup de facteurs entrent en compte tel l’âge du patient, son poids, son activité etc...